Acquisition des données : EBQI Coralligène

Source des données
L’acquisition des données peut être réalisée par :
(i) l’acquisition des données sur le terrain selon la méthodologie préconisée ;
(ii) l’utilisation de données existantes préalablement collectées ;
(iii) le « dire d’expert ».
Si les données ne sont pas complètes selon un type d’acquisition, il est possible de faire appel à l’ensemble de ces 3 types d’acquisition pour évaluer l’écosystème. Nous en tiendrons compte par la suite dans le calcul de l’indice de confiance.
Stratégie temporelle
Pour le coralligène la période d’acquisition des données préconisée est l’été, de juin à août. Certains paramètres sont particulièrement sensibles aux variations saisonnières et le non-respect de cette période risque d'entraîner un biais dans l’évaluation de l’état des compartiments.
Moyens humains et matériels
Moyens humains : 2 plongeurs, 1 sécurité surface, 1 pilote.
Moyens matériels : 1 appareil photo subaquatique, 1 planche photo d’aide à l’identification, 1 quadrat de 0,5 × 0,5 m, 1 transect de 40 m, 1 transect de 25 m, barre de 1 m.
Protocole de récolte

L’acquisition des données sur le terrain selon la méthodologie préconisée est effectuée en plongée en scaphandre autonome. Sur la base moyenne de 20 minutes de travail en plongée entre 30 et 40 mètres de profondeur (voire moins si le site est plus profond), nous estimons qu’il faut 12 plongées pour réaliser la totalité des mesures dans un site. Ainsi, en respectant les règles de sécurité pour la plongée hyperbare professionnelle (p. ex. 2 plongées maximum par jour et par personne), il faudra 3 jours de travail à 2 plongeurs professionnels ou 1,5 journée de travail à 4 plongeurs. Au total, 4 protocoles sont mis en œuvre pour étudier le coralligène :

1. Observations in situ, photographie et vidéo qui serviront à lister les espèces de bio-constructeurs (compartiment 1), de macrophytes non constructeurs (compartiment 2), des filtreurs et suspensivores (compartiment 3) et de racleurs et brouteurs (compartiment 5) ;

2. 30 quadrats photo 0,5 m × 0,5 m pris le long d’un transect de 40 m qui seront analysés pour le recouvrement des macrophytes non constructeurs (compartiment 2), le recouvrement des filtreurs et suspensivores (compartiment 3), les Cliona spp. (compartiment 4) et le recouvrement de la matière organique;

3. 10 transects de 25 m x 1 m, comptages de Sphaerechinus granularis (compartiment 4), d’Holothuria spp. et Bonellia viridis (compartiment 10) ;

4. Comptages de poissons sur 10 transects de 25 m × 4 m de large pour les compartiments 6 à 8.

Ce travail est composé à la fois de méthodes simples à mettre en œuvre (e.g. dénombrement des holothuries, des bonellies et des oursins) et des méthodes nécessitant des connaissances en biologie marine ainsi qu’un entraînement indispensable (e.g. reconnaissance d’espèces, comptage visuel des poissons).

Tableau 1 : Méthodologie d’acquisition des données de terrain pour l’évaluation des compartiments fonctionnels du coralligène. La difficulté d’acquisition des paramètres est signalée par les étoiles (*** : difficile, nécessité d’un entraînement et de connaissances scientifiques ; ** : moyennement difficile ; * : facile) (Ruitton et al., 2017).