Acquisition des données : suivi du retournement des blocs de champs de blocs

Source des données
Les données ont été initialement acquises lors de la thèse de Maud Bernard à l'IUEM (Bernard, 2012) puis les suivis ont perduré et se sont renforcés au cours du Life Pêche à pied de loisir (2013-2017). Les suivis perdurent dans le cadre du réseau national pour une gestion durable de la pêche à pied de loisir en France LITTOREA. A compter de 2018, il est animé par IODDE-CPIE Marennes-Oléron et VivArmor Nature avec le soutien de l’Office Français de la Biodiversité et de la Fondation de France (https://www.pecheapied-loisir.fr/).
Stratégie spatiale
Le choix des champs de blocs se fait à partir de critères d’enjeux vis-à-vis de la pression de pêche à pied de loisir (le champ de blocs doit être fréquenté régulièrement) et sur des critères d’accessibilité. La délimitation d’une zone d’étude au sein de chaque champ de blocs sélectionné est nécessaire : l’habitat est souvent fractionné par l’émergence d’affleurements ou l’apparition de pointes rocheuses ou encore par la présence de zones de blocs mobiles ensablées qui ne présentent pas d’intérêt pour les pêcheurs à pied et donc, pas non plus pour l’application des suivis écologiques. La zone d’étude sélectionnée correspond le plus souvent à celle qui présente le plus d’enjeux vis-à-vis de la pression de pêche à pied.
Stratégie temporelle
Comme pour le suivi IVR et dans l’idéal, 2 campagnes de terrain sont menées chaque année : une au printemps et l’autre à l’automne pour tenter de détecter et dissocier les effets des retournements dus aux facteurs naturels de ceux dus aux facteurs anthropiques. L’hypothèse est que l’hiver peut être plus soumis aux évènements tempétueux alors que l’été peut être plus attractif pour la pratique de la pêche à pied.
Moyens humains et matériels
Moyens humains : a minima 2 agents formés dont 1 observateur et 1 secrétaire.
Moyens matériels : 5 fiches terrain IVR, cartographie de la station d'étude, 1 GPS, 1 quadrat de 25 m² (5 m × 5 m), 1 appareil photo, 1 plaquette, 1 crayon et 1 gomme, 4 piquets pour matérialiser le grand quadrat, 1 compteur à main pour dénombrer les blocs mobiles.
Protocole de récolte

Un guide méthodologique de terrain a été développé pour aider à l’acquisition des données (Poisson, 2024).

Avant de mettre en œuvre le protocole, il est nécessaire d'effectuer une stratification de la zone d'étude. Celle-ci s'effectue en deux étapes :

- Repérer l'existence de différentes strates à l'échelle d'un site. Une strate peut ainsi correspondre à une zone de blocs mobiles de petite taille, ou encore à une zone de blocs très accolés, à une zone de blocs dominée par des blocs retournés, etc… Lorsqu’elles existent, les différentes strates repérées sont détourées au GPS et reportées dans la cartographie générale représentant la station d’étude champ de blocs.

- Répartir les 5 quadrats de 25 m² sur les différentes strates et proportionnellement à la surface occupée par chacune des strates (une grande strate peut par exemple accueillir 2 à 3 quadrats). Si le champ de blocs ne présente pas de stratification, alors les 5 quadrats sont répartis de façon homogène sur l’ensemble du périmètre de la station d’étude (Figure 1). Relever les coordonnées GPS du barycentre de chaque quadrat. Ils sont toujours replacés au même endroit à chaque session de suivi. Les 5 quadrats sont qualifiés de « permanents » car ils sont géoréférencés.

Figure 1 : Représentation schématique de l’étape de définition de l’emplacement des 5 grands quadrats de 25m² dans les différentes strates identifiées au sein de la station d’étude du champ de blocs (© P. Poisson ; Bernard & Poisson, 2024).

La mise en œuvre de l’Indicateur Visuel de Retournement se fait en plusieurs étapes :

- Positionner le grand quadrat de 25 m² (5m x 5m) à l’aide d’un GPS, sur l’un des 5 emplacements permanents définis au cours de l’étape de stratification de la station d’étude.

- Relever les coordonnées GPS du barycentre du quadrat si la position a changé par rapport à l’emplacement d’origine.

- Prendre en photo l’ensemble du grand quadrat avec le numéro du grand quadrat visible et précisé sur une ardoise : « Q1 » pour le quadrat 1 ; « Q2 » pour le quadrat 2 ; « Q3 » pour le quadrat 3 ; « Q4 » pour le quadrat 4 ; « Q5 » pour le quadrat 5.

- Décrire succinctement la strate dans laquelle se trouve le quadrat en se focalisant sur la nature de la roche, la nature du substrat sous-jacent, la taille moyenne des blocs mobiles et les couvertures floristiques et/ou faunistiques dominantes ( https://data-access.cesgo.org/index.php/s/hufdKOZ4FW9h4DP).

- Dénombrer le nombre de blocs mobiles qualifiés de « non retournés » et le nombre de blocs mobiles qualifiés de « retournés » à l’intérieur du grand quadrat. Seuls les blocs mobiles susceptibles d’intéresser un pêcheur à pied doivent être considérés, sont donc dénombrés uniquement les blocs dont la taille est supérieure ou égale à un format A5. Les blocs qualifiés de « fixés » ne sont pas dénombrés.

Pour déterminer si un bloc mobile est « non retourné » ou « retourné », les informations suivantes sont observées (Tableau 1).

Tableau 1 : identification de blocs mobiles “non retournés” et "retournés" (Bernard & Poisson, 2024).

Référentiel(s) utilisé(s)
Référentiel "Géographie Littorea".
Base(s) de données utilisée(s)
Base de données : plateforme BD ESTAMP (https://estamp.afbiodiversite.fr/).
BD ESTAMP est un outil d'accompagnement à la saisie, à la bancarisation, et à la diffusion de données écologiques et d'usage en zone intertidale. Toutes les données associées aux suivis des champs de blocs (suivis de fréquentation, comportementaux et écologiques) doivent être saisies dans les formulaires en ligne dédiés et peuvent ensuite en être extraites sous la forme de fichiers Excel.