Cette métrique s’appuie sur la (ou les) surface(s) occupée(s) par l’espèce (ou les espèces) de zostères présentes dans les masses d’eau (Tableau 2). La collecte de ces informations requiert des moyens différents selon qu’il s’agit de peuplements intertidaux ou subtidaux. Dans les masses d’eau où l’on dispose de données sur l’emprise des deux espèces, les calculs d’EQR sont réalisés pour chaque espèce, puis moyennés.
En intertidal, ces informations sont relativement faciles à collecter lorsque les herbiers sont de petite taille (cheminement autour des taches avec un GPS) ou dans des zones côtières dépourvues de champs de macroalgues vertes (utilisation d’imagerie aérienne) ; ces données s’avèrent beaucoup plus compliquées à recueillir dans les grands herbiers, surtout lorsqu’ils sont également colonisés par des ulves, monostromes ou entéromorphes. Dans ce dernier cas, des sessions importantes de vérité-terrain doivent être entreprises, à pied, pour vérifier la bonne interprétation des images.
Dans l’étage subtidal, des moyens acoustiques (sondeur et sonar latéral) s’avèrent efficaces mais doivent être validés par des opérations de vérité-terrain utilisant une caméra tractée. Dans les eaux peu profondes ou très claires, la délimitation de l’emprise des herbiers peut se faire sur des images aériennes comme en intertidal.
En raison de ces difficultés, dans de nombreuses masses d’eau, cette métrique n’est pas renseignée avec une fréquence adéquate (une observation par plan de gestion). De plus, dans certaines masses d’eau, l’ensemble des herbiers n’a été cartographié qu’à une seule période, ce qui ne permet pas de calculer l’EQR pour la métrique extension.
Tableau 1 : Grille de correspondance entre les changements observés et la valeur de l’Ecological Quality Ratio pour la métrique « extension » (Auby et al., 2018).