Acquisition des données : recommandations pour le calcul de l'indice D²SI

Source des données
Les données sont issues de suivis nationaux de long terme et/ou de suivis spécifiques à la zone de clapage.
Stratégie spatiale
L'indicateur D²SI est basé sur la méthode BACI. Des stations contrôle et impactées sont définies avant l'étude. Ces stations doivent être situées sur le même habitat (nature du sédiment proche et faune similaire) ainsi que présenter la même bathymétrie. Afin de définir ces stations, une analyse en Classification Ascendante Hiérarchique (CAH) est effectuée à partir des données de faune des stations impactées avant clapage et des stations contrôle. Cette analyse permet de mettre en évidence les liens entre les assemblages faunistiques.
La version 2020 de l'indicateur n'oblige pas à avoir un nombre similaire de stations contrôle et de stations impactées. L'analyse est effectuée sur toutes les paires possibles de stations impactées/contrôle pour s'abstenir de cette règle.
Stratégie temporelle
Il n’y a pas de préconisations sur la fréquence d’échantillonnage du fait de la formule utilisée pour le calcul de l’indicateur. En revanche, plus la fréquence des campagnes est élevée et plus les évolutions des sous-indices et donc de l’indicateur seront suivies précisément. Des valeurs de D2SI calculées à des dates trop espacées seront beaucoup plus difficiles à interpréter.
Les données de benthos, de sédimentologie et de bathymétrie doivent être obtenues à la même date pour chaque campagne (ou à des dates les plus proches possibles) afin de ne pas augmenter le bruit lié aux variations naturelles entre deux dates trop éloignées dans le temps.
Moyens humains et matériels
Moyens humains et matériels issus des suivis environnementaux nationaux.
Protocole de récolte

Les protocoles de récolte des données correspondent à ceux établis pour les suivis environnementaux nationaux et à ceux pouvant être appliqués en local pour des suivis ponctuels.

Des recommandations de récolte des données sont données pour les différents sous-indices du D²SI :

  • Récolte des données pour le sous-indice “benthos” (D²SI-B) :

Il est recommandé un nombre de réplicats conséquent (trois au minimum, neuf selon la préconisation de la stratégie d’échantillonnage de la DCE pour le macrobenthos), avec un engin de prélèvement prélevant une surface d’échantillonnage suffisant (le plus souvent 0,1 m²) et un volume minimal de 5L par benne. La détermination des listes d’espèces doit être faite le plus précisément possible. L’essentiel reste cependant de garder le même niveau de détermination d’une campagne à l'autre, donc la même qualité d’expertise faunistique tout au long d’un suivi environnemental.

  • Récolte des données pour le sous-indice “épaisseur de sédiments accumulés” (D²SI-T) :

La résolution de la mesure bathymétrique doit être suffisante pour pouvoir différencier les variations naturelles dues aux clapages. Tous les référentiels bathymétriques sont utilisables, mais le référentiel choisi doit être le même pour toute la durée de l’étude. Si le référentiel venait à changer, il faut recalculer les bathymétries dans un référentiel unique.

  • Récolte des données pour le sous-indice “nature du sédiment” (D²SI-S) :

Le sous-indice repose sur la définition a priori de la fraction granulométrique dominante avant clapage. La définition des classes granulométriques est libre même si elle doit être adaptée au type de milieu observé et suffisamment précise pour que les effets des clapages soient visibles. Dans l’idéal, le mode du sédiment (taille de particule la plus abondante) doit être à peu près au centre de la classe de taille des particules considérées. Il faut éviter de choisir une classification granulométrique où une limite de classe est égale au mode du sédiment avant clapage. Cela permet d’orienter le choix de la classification granulométrique à retenir pour l’étude. De plus, la méthode de définition des classes doit être la même pour toute la durée de l’étude. Si la méthode de définition venait à changer, il faut recalculer les classes granulométriques selon une méthodologie unique.

Enfin pour une interprétation optimale, la prise en compte de la saisonnalité dans l’interprétation de la valeur finale du D²SI est à considérer surtout dans les milieux présentant de fortes variations écologiques saisonnières comme les milieux estuariens.