Le calcul du D²SI-B V2020 se déroule en plusieurs étapes. Il est basé sur un ratio d’abondance par taxon entre stations impactées et de contrôle et prend aussi bien en compte la disparition (ou l’apparition) des taxa sur les stations impactées que de contrôle. Il se calcule sur une base de données d’abondance d’espèces ou taxa (avec détermination si possible au niveau spécifique, mais un niveau générique reste acceptable) par occasion de capture (une station donnée à une date donnée). Cette base de données n’est pas lissée pour éliminer les espèces rares. La première étape consiste à calculer pour chaque date et chaque taxon retenu (pour un couple station impactée / station de contrôle donné) le ratio :
Equation 1 :
Ce ratio représente donc la différence d’abondance d’un taxon dans la station impactée par rapport à la station de contrôle à une date n. Ensuite, un scoring primaire est réalisé de 0 à 10 sur la base de la valeur du ratio pour chaque taxon selon le tableau rééquilibré (Tableau 1).
Tableau 1 : Scoring primaires correspondant au Ratio taxon (Chouquet et al., 2021).
La somme de ces scores attribués à chaque taxon est ensuite effectuée indépendamment pour les taxa communs (p. ex. présents dans les deux occasions de capture) et pour les taxa non communs (p. ex. présents dans une seule des deux occasions de capture) pour chaque date. Les valeurs obtenues sont divisées par les richesses taxonomiques de chacune des listes de taxa (communs et non-communs) présentes à la date n ; ce qui équivaut à calculer la moyenne des scores primaires pour chaque liste. Ces moyennes sont ensuite, chacune, multipliées par la proportion de l’abondance totale de l’occasion de capture correspondante (proportions d’individus communs et proportion d’individus non-communs). Enfin, les deux moyennes pondérées sont additionnées pour obtenir la valeur brute du sous-indice pour la date correspondante. Cette valeur (compris entre 0 et 10) est enfin ramenée sur une échelle de 0 à 1 par application de la formule de correction suivante :
Equation 2 :
Cette opération est répétée pour chaque combinaison possible de couples de stations impactées (ou sous influence) vs de contrôle, puis les valeurs brutes de chaque combinaison sont moyennées. Le regroupement des stations impactées se fait à niveau d’impact similaire : il faut veiller à ne regrouper que les stations ayant subi une intensité de clapages similaire selon une fréquence et un calendrier similaire.
Le scoring secondaire s’applique sur la moyenne des combinaisons des valeurs brutes et sert à calculer l’indicateur global. Ses valeurs seuils sont reprises ci-dessous (Tableau 2).
Tableau 2 : Valeurs seuils d’attribution des scores secondaires et évaluation du niveau d’impact correspondant pour le sous-indice D2SI-B (Chouquet et al., 2021).
Un problème est identifié dans le cas de remplacement de la communauté initiale par une communauté d’espèces différentes mais présentant des abondances totales et une structure des populations proches (répartition similaire des individus entre les espèces). Dans ce cas, le D2SI-B (étant une moyenne de valeur comprise entre 0 et 10) pourrait donner une valeur proche de 5, signe d’une absence d’impact, alors qu’il y a eu remplacement de la communauté.
Pour corriger ce problème, il y a une condition finale supplémentaire lors du calcul de la moyenne. Si la fréquence d’abondance des espèces non communes dépasse le seuil de 90 % alors la valeur du D2SI-B pour cette campagne correspondra automatiquement à un impact très fort, soit une valeur du D2SI-B égale à 1 (et donc le score = 1).