Acquisition des données : lagunes poly- et eu-halines, indicateur EXCLAME

Source des données
Depuis 2000, les données sont issues du Réseau de Suivi Lagunaire (RSL). Depuis 2007, les données proviennent des suivis DCE dans les MET lagunes côtières poly- et euhalines pour le sous-élément de qualité macrophytes.
En France, une distinction de deux types est réalisée selon le niveau de salinité (moyenne annuelle), séparant les lagunes poly- et euhalines (salinité ≥ 18) et les lagunes oligo- et mésohalines (salinité < 18) (MTES, 2018). Pour ce dernier type, une méthode spécifique adaptée à ces milieux a été proposée par la Tour du Valat en collaboration avec Ifremer (Sanchez & Grillas, 2014). Les éléments détaillés ci-dessous concernent uniquement les lagunes poly- et eu-halines.
Stratégie spatiale
Pour le suivi DCE, un total de 529 stations sont suivies sur 22 masses d’eau lagunaires. Le réseau de stations est établi sur le principe d’un maillage régulier, avec un point tous les 100 à 200 ha pour les lagunes de plus de 1000 ha, et un point tous les 50 ha pour les lagunes plus petites. Au niveau de chaque station, une surface de 120 m² est explorée.
Stratégie temporelle
Les campagnes de prélèvement sont effectuées une fois tous les trois ans entre mai et juin, lors de la période de développement maximal des macrophytes et avant les mortalités estivales.
Moyens humains et matériels
Moyens humains : 2 plongeurs, 1 sécurité surface et 1 pilote.
Moyens matériels : 1 bateau, fiches de notation immergeable, sacs numérotés, 2 couteaux, flacons étiquetés.
Protocole de récolte

L’observation des macrophytes est réalisée depuis la surface pour les zones peu profondes (à pied ou depuis un bateau) et en plongée pour les zones les plus profondes. La trajectoire du plongeur s’effectue en cercle autour du bateau. Le rayon de ce cercle est déterminé par une corde de 10 m fixée au mouillage du bateau. Avec une visibilité d’un mètre de chaque côté du parcours, cela représente une surface observée d’environ 120 m2 (Figure 1). Il est souhaitable que cette étape soit réalisée par deux observateurs différents, afin de pouvoir comparer les observations.

Figure 1 : Représentation de la zone d’observation (Lauret et al., 2011).

Les actions suivantes sont réalisées :

- remplir une fiche qui permet de décrire les fonds (au niveau des groupes d’espèces seulement) (Figure 2),

- prélever les espèces de macrophytes représentant un groupe homogène. Cet échantillon, placé dans un sac numéroté correspondant au groupe, doit être représentatif de l’abondance relative des espèces prépondérantes dans le groupe,

- en surface : commentaires des informations recueillies sur la fiche, examen des espèces récoltées avec l’expert et renseignement des noms d’espèces au verso de la fiche (Figure 3).

Si la reconnaissance de l’espèce nécessite un examen microscopique, on conserve les échantillons en flacons étiquetés pour une détermination ultérieure en laboratoire. Pour les observations effectuées depuis la surface (sans plongée), on tâchera d’examiner une surface équivalente à celle explorée en plongée, soit (120 m²).

Figure 1 : Recto de la feuille de terrain pour le diagnostic des macrophytes (Lauret et al., 2011).

Figure 2 : Verso de la feuille de terrain pour le diagnostic des macrophytes (Lauret et al., 2011).

Après détermination des espèces, les informations recueillies sont saisies dans un fichier de type tableur (Excel) (Tableau 1) et le pourcentage de recouvrement des espèces de référence (Tableau 2) est calculé (en bleu dans le tableau ci-dessous).

Tableau 1 : Modèle de feuille de saisie des données recueillies sur le terrain (Lauret et al., 2011).

Tableau 2 : Liste des macrophytes rencontrés dans les lagunes de la façade méditerranéenne (Lauret et al., 2011).

Base(s) de données utilisée(s)
Base de données Quadrige²

Acquisition des données : habitat coralligène protocole INDEX-COR

Source des données
Les données sont issues de l'étude de Sartoretto et al. (2017) en région Paca au niveau de 53 stations. L'indicateur a également été déployé au sein de la Réserve Naturelle Marine de Cerbère-Banyuls (Sartoretto et al., 2019) ainsi qu'au niveau de la côte basque (de Casamajor & Lissardy, 2017).
Stratégie temporelle
La période d'échantillonnage recommandée est en hiver pour les petits fonds (zone des 20m) et en été pour les fonds coralligène à partir de 30 m.
Moyens humains et matériels
Moyens humains : 2 plongeurs, 1 sécurité surface, 1 pilote.
Moyens matériels : bateau, 2 transects de 15 m, un photoquadrat de 40 × 60 cm, un appareil photo de bonne qualité, plaque immergeable (Figure 1).
Protocole de récolte

Une équipe technique composée de deux plongeurs est chargée de l'acquisition des données in situ, avec un plongeur observateur et un plongeur photographe.

L'échantillonnage est réalisé le long de deux transects de 15m de long (surface totale : 60 m²) placés aléatoirement.

Le long de chaque transect, un minimum de 15 photos est réalisé à l'aide d'un photoquadrat (40 x 60 cm) sur lequel est fixé un appareil photo. Les images sont analysées à l'aide du logiciel PhotoQuad (V 1.0 - Université de l'Egée). Pour chaque site, l'analyse est faite sur 30 photographies réalisées sur chaque site, en appliquant 100 points de façon uniforme, chaque point est caractérisé par une catégorie définie dans la librairie associée à PhotoQuad (taxons, ombres/trous, macrodéchets, taxon).

Le long du transect le plongeur "observateur" doit relever :

- les paramètres généraux (profondeur, orientation, profil, type de faciès en place, présence de macrodéchets) ;

- les informations qualitatives relatives à la perception du milieu (couleur, sédimentation, richesse de la faune cryptique, état des peuplements de gorgones) ;

- les taxons macro-benthiques observables le long des transects (reconnaissables au niveau du genre sans prélèvement) ;

- le taux de recouvrement des grandes espèces benthiques érigées (gorgones et éponges) en considérant 5 classes (0 : absent, 1 : colonies ou individus isolés, 2 : recouvrement compris entre 10 et 25 %, 3 : recouvrement compris entre 25 et 50 %, 4 : recouvrement compris entre 50 et 75 %, 5 : recouvrement supérieur à 75 %). Pour la constitution de l'indice, cette valeur est minorée d'une classe dans le cas ou plus de 50 % des colonies ou individus sont nécrosées sur plus de 10% de leur surface. Est également renseigné l'évaluation générale des peuplements de gorgones : distribution, recrutement, taux de nécrose, épibiontes selon la fiche terrain (Figure 1).

Figure 1 : Organisation de la plaque utilisée par le plongeur-observateur pour noter les informations générales et les taxons observés in situ (Sartoretto et al., 2017).