Compartiment 1 : rodolithes

Protocole de récolte

Ce compartiment augmente la structure de l'écosystème et la granulométrie et apporte un support pour les espèces des autres compartiments.

Parmi les espèces identifiées, sont identifiées les corallinales telle que Lithothamnion corallioides, les peyssonneliales telles que Peyssonnelia rosa-marina et Peyssonnelia squamaria et les sporolithales telle que Sporolithon mediterraneum.

Pour certaines espèces, l'identification in situ est compliquée et des prélèvements sont nécessaires.

La couverture moyenne de ces espèces dans la partie la moins profonde est un bon descripteur pour évaluer ce compartiment.

Acquisition des données : détritique côtier, EBQI

Source des données
L’acquisition des données peut être réalisée par :
(i) l’acquisition des données sur le terrain selon la méthodologie préconisée ;
(ii) l’utilisation de données existantes préalablement collectées ;
(iii) le « dire d’expert ».
Si les données ne sont pas complètes selon un type d’acquisition, il est possible de faire appel à l’ensemble de ces trois types d’acquisition pour évaluer l’écosystème. Par la suite, le type d’acquisition est pris en compte dans le calcul de l’indice de confiance.
Stratégie spatiale
Au total, 29 sites ont été suivis sur la façade Méditerranéenne pour tester l'EBQI détritique côtier. Les sites correspondent à des profondeurs différentes. Pour les sites les moins profonds (entre 28 et 43 m), les zones d'échantillonnage doivent être suffisamment éloignées des herbiers pour s'assurer que le site soit bien du détritique côtier et non une zone de transition. Les sites les plus profonds se situent entre 48 et 79 m de profondeur.
Stratégie temporelle
Le protocole est déployé entre juin et juillet.
Moyens humains et matériels
Moyens humains : 3 opérateurs ou 3 plongeurs, 1 pilote.
Moyens matériels : BioCube (détaillé dans la section "Protocole de récolte"), 2 appareils photos, 2 plaques de notation, 3 carottiers.
Protocole de récolte

L'acquisition des données sur le terrain est effectuée :

- en plongée pour les sites les moins profonds ;

- à l'aide d'un dispositif d'acquisition de photographies standardisées in situ, le BioCube développé par le GIS Posidonie, pour les sites les plus profonds. Le BioCube permet de réaliser des photoquadrats et des vidéos de paysage jusqu'à 150 m de profondeur (Figure 1).

Figure 1 : Dispositif d'acquisition de photographies standardisées BioCube (GIS Posidonie) (Astruch et al. 2023).

  • Travail en plongée :

Chaque plongée est effectuée par 2 plongeurs et dure environ 12 minutes. Les plongeurs effectuent leurs observations en mouvement (env. 10 m.min-1). Les plongeurs observent une bande de 2 m de large ; chaque plongée investigue donc une surface de 500 m². Les plongeurs notent tous les taxons identifiables et estiment les abondances. Trois carottes de sédiments sont échantillonnées par site pour définir le taux de matière organique et la granulométrie du sédiment.

  • Déploiement du BioCube :

Le BioCube est déployé depuis une embarcation pour échantillonner les sites les plus profonds. Deux types d'images sont prise par le BioCube au cours de l'échantillonnage :

- photoquadrats de 80 × 80 cm à partir d'une caméra GoPro Hero 3 programmée pour effectuer des photos toutes les 15s. Chaque quadrat est positionné aléatoirement en fonction de la dérive de l'embarcation en surface ;

- vidéo du paysage pendant l'échantillonnage par photoquadrats.

Au total 15 paramètres sont évalués à travers les 12 compartiments, détaillés dans les sections suivantes et synthétisés dans le Tableau 1.

Tableau 1 : Détail des 15 paramètres évalués parmi les 12 compartiments et protocole associé (Astruch et al. 2023).

Acquisition des données : recommandations pour le calcul de l'indice D²SI

Source des données
Les données sont issues de suivis spécifiques à la zone de clapage.
Stratégie spatiale
L'indicateur D²SI est basé sur la méthode BACI. Des stations contrôle et impactées sont définies avant l'étude. Ces stations doivent être situées sur le même habitat (nature du sédiment proche et faune similaire) ainsi que présenter la même bathymétrie. Afin de définir ces stations, une analyse en Classification Ascendante Hiérarchique (CAH) est effectuée à partir des données de faune des stations impactées avant clapage et sur des stations contrôle. Cette analyse permet de mettre en évidence les liens entre les assemblages faunistiques.
La version 2020 (Chouquet et al. 2021a) de l'indicateur n'oblige pas à avoir un nombre similaire de stations contrôle et de stations impactées. L'analyse est effectuée sur toutes les paires possibles de stations impactées/contrôle pour s'abstenir de cette règle.
Stratégie temporelle
Il n’y a pas de préconisations sur la fréquence d’échantillonnage du fait de la formule utilisée pour le calcul de l’indicateur. En revanche, plus la fréquence des campagnes est élevée, plus les évolutions des sous-indices et donc de l’indicateur seront suivies précisément. Des valeurs de D2SI calculées à des dates trop espacées seront beaucoup plus difficiles à interpréter.
Les données de benthos, de sédimentologie et de bathymétrie doivent être obtenues à la même date pour chaque campagne (ou à des dates les plus proches possibles) afin de ne pas augmenter le bruit lié aux variations naturelles entre deux dates trop éloignées dans le temps.
Moyens humains et matériels
Moyens humains et matériels identiques à ceux des suivis environnementaux nationaux.
Protocole de récolte

Les protocoles de récolte des données correspondent à ceux établis pour les suivis environnementaux nationaux et à ceux pouvant être appliqués en local pour des suivis ponctuels.

Des recommandations de récolte des données sont données pour les différents sous-indices du D²SI :

  • Récolte des données pour le sous-indice “benthos” (D²SI-B) :

Il est recommandé un nombre de réplicats conséquent (trois au minimum, neuf selon la préconisation de la stratégie d’échantillonnage de la DCE pour le macrobenthos), avec un engin d’échantillonnage prélevant une surface suffisante (le plus souvent 0,1 m²) et un volume minimal de 5L par benne. La détermination des listes d’espèces doit être faite le plus précisément possible. L’essentiel reste cependant de garder le même niveau de détermination d’une campagne à l'autre, donc la même qualité d’expertise faunistique tout au long d’un suivi environnemental.

  • Récolte des données pour le sous-indice “épaisseur de sédiments accumulés” (D²SI-T) :

La résolution de la mesure bathymétrique doit être suffisante pour pouvoir différencier les variations naturelles de celles dues aux clapages. Tous les référentiels bathymétriques sont utilisables, mais le référentiel choisi doit être le même pour toute la durée de l’étude. Si le référentiel venait à changer, il faudrait recalculer les bathymétries dans un référentiel unique.

  • Récolte des données pour le sous-indice “nature du sédiment” (D²SI-S) :

Ce sous-indice repose sur la définition a priori de la fraction granulométrique dominante avant clapage. La définition des classes granulométriques est libre même si elle doit être adaptée au type de milieu observé et suffisamment précise pour que les effets des clapages soient visibles. Dans l’idéal, le mode du sédiment (taille de particule la plus abondante) doit être à peu près au centre de la classe de taille des particules considérées. Il faut éviter de choisir une classification granulométrique où une limite de classe est égale au mode du sédiment avant clapage. Cela permet d’orienter le choix de la classification granulométrique à retenir pour l’étude. De plus, la méthode de définition des classes doit être la même pour toute la durée de l’étude. Si la méthode de définition venait à changer, il faudrait recalculer les classes granulométriques selon une méthodologie unique.

Enfin pour une interprétation optimale, la prise en compte de la saisonnalité dans l’interprétation de la valeur finale du D²SI est à considérer surtout dans les milieux présentant de fortes variations écologiques saisonnières comme les milieux estuariens.